Comme vous le savez, j’aime les sujets qui dérangent, alors aujourd’hui j’ai choisi de parler de l’Ego… Nous sommes nombreux, très nombreux, à avoir déjà vu ce mot apparaître dans un débat entres occultistes ayant des points de vu opposés, en général la fameuse phrase « tu as un problème d’ego » (Non ne cherchez pas, c’est moi qui détient le record) est prononcé par le premier des deux qui n’a plus d’arguments…

Et pourtant, l’ego humain a une place extrêmement importante dans toute forme de pratique. On voit de plus en plus de personnes qui prônent le besoin et la nécessité de dominer son ego pour le faire taire afin d’atteindre une forme de sagesse supérieure. Oui… MAIS !
L’ego est indispensable, et quelle que soit la voie que l’on suit, il est omniprésent, car c’est le propre de l’homme. Le mettre en silence, c’est aller à l’encontre de la nature humaine, c’est donc renier notre nature profonde, et ce simple fait est en totale opposition avec l’humilité nécessaire à la plupart des pratiques.

Bien trop souvent, on dit que l’humilité, c’est se présenter simplement au regard des entités et divinité. Mais l’ego, c’est la manifestation de l’opinion que l’on a de soit même. Le dissimuler, c’est porter un masque, c’est donc mentir aux entités et énergies supérieures avec lesquelles on souhaite travailler et donc, indirectement, ce n’est absolument pas un gage d’humilité mais tout son contraire.

Venons-en aux pratiques de la Magie et/ou de la Sorcellerie. Nous avons tous un jour ou l’autre rencontré une personne moralisatrice qui s’est permise, d’une façon ou d’une autre, de montrer du doigt le prétendu ego d’un(e) de ses semblables pour des raisons souvent purement égocentriques (dans la majorité des cas, lors d’un débat où cette personne n’avait pas le dernier mot). En soit, ce simple faux-argument peut être appliqué à elle-même. Quand on invoque le problème d’ego de son interlocuteur, c’est que le nôtre a été blessé, et donc que nous avons-nous aussi ce problème d’ego qui nous domine. Et c’est normal ! Je le répète, l’ego fait partie de la nature humaine, le nier n’est en aucun cas une preuve de sagesse ! Qui plus est, l’ego est un moteur dans nos pratiques. Si nous refoulons notre ego, le nions et travaillons à le faire taire, alors nous allons constamment nous remettre en question sur tout et rien, et nous ne progresserons jamais dans notre avancée, qu’elle soit spirituelle ou occulte.

Par contre, si nous l’acceptons pleinement, nous allons certes être soumis au défaut du narcissisme, et peut-être allons-nous nous surestimer, mais cela nous poussera à prendre des risques, et c’est en prenant des risques que l’on va de plus en plus loin, que l’on expérimente plus de choses et donc, que nous découvrons de nouvelles connaissances et non en restant dans une bulle lumineuse stérile et totalement imperméable au reste du monde. Je le dis et répète : notre ego est omniprésent, quelles que soient nos décisions. Si nous le refoulons et nous battons constamment contre lui, alors cela revient à essayer de contrecarrer notre nature. Si nous l’acceptons, nous l’exprimons et le laissons faire partie intégrante de nous, alors il devient utilisable et nous libère d’un poids inutile. Dans les deux cas, son ombre plane au-dessus de nous et toutes les pratiques que nous entreprenons sont irrémédiablement influencées par notre propre acceptation ou non de notre ego.

Je finirais sur ce point : l’ego fait partie intégrante de l’humain. Ce n’est ni un défaut, ni une qualité, et encore moins un argument facile pour rabaisser son prochain. L’ego s’exprime de différentes façons d’une personne à l’autre. Il ne faut ni le sublimer, ni le refouler, mais simplement l’accepter et l’utiliser à bon escient. Sans ego aucun grand inventeur ou chercheur n’aurait changé la face du monde, car ils en seraient encore à remettre en question toutes leurs théories par désir de sagesse. Toutefois il faut également envisager le cas inverse : c’est à nous de tempérer notre ego en cas de besoin, et non à notre ego de dicter la totalité de nos actes afin de ne pas nous précipiter dans nos actions.

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