Dualité de la magie

Sorcellerie et pratiques occultes : singularité ou dualité ?

Salut à tous,

La pratique de la Sorcellerie (et de la Magie) semble en tout point reposer sur une éternelle dualité. Beaucoup pensent que nous avons tous un côté ange et un côté diable en nous, tandis que d’autres font le parallèle de cette dualité avec le Bien et le Mal ou encore avec la Lumière et les Ténèbres.

Et c’est donc le premier point de cet article : la dualité. Dans l’ésotérisme en général, mais surtout dans l’occultisme, tout semble n’être que dualité : Magie Blanche & Magie Noire, Lumière & Ténèbres, Bien & Mal, Anges & Démons, Vie & Mort, Baguettes & Athamés, Pleine Lune et Nouvelle Lune… Même les éléments fondamentaux sont antagonistes deux à deux (Feu & Eau, Terre & Air). Mais cette dualité n’est qu’une chimère, un idéal qui ne peut et ne sera pas atteint, comme le montre l’analogie du Yin et du Yang. Alors que faut-il faire de cette dualité que l’on nous impose à travers tant de faits ? En réalité, pas grand chose.

Chaque dualité oppose deux extrêmes, et même dans une perfection absolue de nos pratiques, de nos rituels exécutés à la lettre et avec le respect de toutes les correspondances, nous n’atteindront jamais l’un ou l’autre des extrêmes. La Lune n’est jamais totalement Noire ou Blanche, sauf le temps d’une seconde avant d’aussitôt croitre ou décroitre. Mais attention, cela ne veut pas dire que deux extrêmes dépendent l’un de l’autre, non ! Ils coexistent, ils proposent deux voies différentes et sur le fond, sont totalement opposés. Mais dans la réalité des choses, il y aura toujours une infime partie de l’un qui se glissera dans l’autre. Et c’est là une notion extrêmement importante à connaitre dans toute forme de pratique : quoi que l’on fasse, la dualité est utopique tandis que la perfection est inaccessible. Et de tout cela découle la fameuse Loi de l’Equilibre, qui maintient le tout dans une cohérence totale et neutre.

Passons maintenant à la singularité, représentée par le praticien lui-même. Ce n’est pas le tout de connaître tous les rituels sur le bout des doigts, d’en comprendre la totalité des mécanismes et de pratiquer avec une rigueur à filer des complexes au roseau, mais il y a et y aura TOUJOURS un imprévu. Il peut être subtil et sans conséquence, ou alors gravissime et dangereux voire mortel. Par exemple, on peut tout à fait planifier un rituel, le bon jour, avec le bon matériel, la bonne incantation, le tout sous la bonne phase lunaire, en soit tout semble contrôlé. Mais le jour J, pas de chance : extinction de voix, mauvaise grippe ou encore un méchant rhume. Autant vous dire que l’incantation risque d’être compliquée (et oui, pour ceux qui se le demande, je parle par expérience : un de mes rituels les plus importants s’est déroulé sous ce genre de conditions malgré moi). Mais là ce n’est qu’un fait mineur, mais qu’arriverait-il si l’élément perturbateur était plus dangereux ? Que faire ? Avons-nous le temps, dans une situation d’urgence, de fouiller dans nos grimoires ou notre mémoire, pour trouver la marche à suivre ? Non, absolument pas. Voici donc une autre notion fondamentale : il faut toujours écouter notre instinct. En cas d’urgence, il est et restera toujours votre meilleur allié.

L’instinct nous permet d’être averti et de ressentir les choses avant qu’elles ne se produisent, et avant même que notre esprit en ait conscience. C’est ce qui nous permet de nous protéger et de survivre face à un danger.

Je parle d’une situation imprévue, alors faisons une petite mise en situation :

Imaginons que vous réalisiez un rituel pour entrer en contact direct avec votre Ange Gardien (une évocation donc), allez prenons un exemple à priori sans danger et très lumineux. Vous faites votre cercle de protection, tracez tous les symboles etc. et vous commencez à canaliser l’énergie nécessaire pour activer le sceau de l’ange pour le faire venir. Manque de bol, une entité particulièrement vorace et négative ressent le soudain pic d’énergie et il lui prend l’envie de venir vous dévorer. A priori le cercle de protection est là pour parer ce genre de problème… MAIS :
1/ l’entité est très puissante,
2/ votre baguette est fendue et vous ne l’avez pas remarqué, aussi votre cercle de protection ressemble avant tout à une tranche de gruyère pleine de trous…

Vous avez alors une seconde tout au plus après avoir ressenti la menace pour réagir, que faites-vous ?

La bonne marche à suivre serait de blesser l’entité avec votre athamé, rapide et efficace. Mais se faisant, votre acte, qui infligera des dégâts à l’entité, n’est pas du tout lumineux du côté ange, bien au contraire. Dans ce cas précis, la dualité Bien / Mal a-t-elle réellement une importance ? Pas du tout. Votre instinct doit avoir votre totale attention, et vous devez toujours le suivre aveuglément, même si ça signifie d’échouer le rituel sans avoir la possibilité de le recommencer. Voici donc la deuxième notion importante : il faut se faire confiance et agir singulièrement et non se conforter à la dualité.

Si l’on devait résumer les choses, on pourrait simplement tracer un cercle. Le point au centre, c’est le praticien, la singularité. Le cercle, c’est les notions parfaites de la dualité (Bien ou Mal par exemple) que l’on cherche à atteindre. Et entre les deux, il y a une infinité de possibilités, d’imprévus, de méthodes et de problèmes qui vous en séparent. Le chemin entre vous et l’Idéal tant espéré est parsemé d’embûches, alors faites vous confiance, écoutez votre instinct et tirez-en des leçons, c’est de cette façon que vous vous rapprocherez toujours un peu plus du bord du cercle. Un sorcier efficace l’est avant tout parce qu’il a connu des échecs. L’échec est le meilleur des professeurs, il ne faut pas en avoir peur et toujours privilégier sa sécurité et son intégrité physique, psychique et akashique avant tout le reste. Un rituel raté n’est rien comparé à une balafre éternelle.

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