Cœur enchainé

Le Retour Affectif est un sujet beaucoup trop banalisé de nos jours. Je vous parle souvent de mon éthique personnelle lorsque le sujet du Retour Affectif est évoqué, et ce n’est pas pour rien. Je considère cette pratique comme profondément malsaine, mais bien sûr cet avis n’engage que moi. Alors pourquoi cet article, et surtout, pourquoi ce titre ? Dans un premier temps, mettons nous dans le contexte :

Un Retour Affectif, ou tout autre nom dérivé, consiste à forcer une personne à (re)trouver des sentiments amoureux pour une autre. Sous-entendu, lorsqu’un couple se sépare, l’un des deux ex-conjoints va faire appel à un occultiste pour être à nouveau aimé(e) de l’autre. Il y a donc un gouffre gigantesque entre le rituel de retour affectif, qui altère le libre arbitre d’autrui en le forçant à aimer quelqu’un contre son consentement, et qui donc relève de la magie noire, et le rituel de demande d’amour, qui consiste simplement à mettre sur le même chemin deux personnes particulièrement compatibles. Là c’est de la magie blanche, car cela ne fait que provoquer une rencontre par le biais de coïncidences et coups du sort, mais le côté « et plus si affinités » ne dépend que de la volonté des deux personnes en question.

D’autre part, le Retour Affectif est un rituel facilement adaptable entre deux inconnus. Une personne vous plait mais elle n’a aucun intérêt pour vous ? Hop, un petit retour affectif légèrement modifié et cette personne sera dans votre lit dans les plus brefs délais !

Sachant cela, je pense qu’il faut également aller bien plus loin dans la réflexion ! Que se passe-t-il réellement en cas de retour affectif réalisé avec succès ? Ne nous voilons pas la face : la personne envoûtée va subitement éprouver un amour incontrôlable pour une autre, s’en suivra inévitablement un couple, et tout ce que cela implique : amour, baisers, étreintes, relations sexuelles… Oui, MAIS ?

Soyons clairs : la victime du rituel de retour affectif n’a rien demandé, elle n’est pas consentante, ne veut pas de cette relation, et pourtant on la lui impose. N’est-ce pas là la définition exacte du viol ? Alors, voici ma position par rapport au retour affectif : que ce soit le praticien qui amorce le retour affectif, ou la personne qui fait appel au dit-praticien pour effectuer le retour affectif, le résultat est le même. Dans le meilleur des cas, il y a complicité de VIOL. Et dans le pire des cas, il s’agit d’une forme de viol irréfutable. Voilà pourquoi, bien qu’ayant une éthique particulièrement flexible, je refuse catégoriquement la pratique du retour affectif.

5 réponses pour “Le Retour Affectif ou la culture du viol”

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